Dans le monde des chiens, chacun d’entre nous, passionnés, avons généralement nos préférences : un petit faible pour les chiens de berger, une passion pour les petits voire mini-chiens, une adoration pour les molosses etc… Mais en dehors de l’esthétique, y a-t-il une vraie différence dans la manière de les éduquer ?
L’impact de la génétique et de la carrure
Tout d’abord, évidemment, les conséquences au quotidien ne sont pas les mêmes qu’on ait un chien de 7kg ou de 40… Dans le premier cas, s’il tire en laisse, on risque moins la tendinite ! Et si le cavalier King Charles mord, les conséquences seront probablement moins importantes que si c’est un Dalmatien ! La carrure influence donc naturellement la façon dont les humains agissent autour du chien. Il existe par ailleurs de véritables différences de caractère : certains sont plus entêtés que d’autres, moins craintifs ou plus actifs… La génétique ne fait pas tout mais il serait aberrant de dire que tous les chiens sont les mêmes, mis à part leur carrure.
Des préjugés qui ont la vie dure
Notre approche est aussi très différente en fonction de l’image que nous avons d’eux : ce Montagne des Pyrénées qui nous rappelle « Belle et Sébastien », ce Golden Retriever qui est connu pour être un chien de famille, ce teckel qui nous rappelle celui de notre enfance… Que nous le voulions ou non, avant de considérer cet individu précisément, nous avons 1001 préjugés à leur sujet. Nous en attendons aussi des relations différentes, bien souvent. Ceux qui veulent un chien de compagnie qu’ils emmèneront partout choisiront plus souvent un Berger des Shetlands qu’un Dogue Allemand. On entend souvent dire qu’il faut être plus fermes avec certaines races… en réalité, une cohérence sans faille facilite l’éducation de tous les chiens. Il n’y a pas de raison d’être plus « dur » avec certains, mais être intransigeant, c’est-à-dire aller au bout de nos demandes tout en récompensant les efforts fournis par le chien est nécessaire quelle que soit la race. Ce n’est donc pas qu’une question d‘éducation mais aussi l’influence de nos perceptions qui modifient l’éducation que nous leur donnons.
Mêmes mécanismes d’apprentissages en place
Et pourtant, malgré l’immense diversité de morphologies, d’aptitudes et de caractères, les chiens apprennent tous selon les mêmes mécanismes. Certains apprendront plus vite que d’autres, certains seront plus doués que d’autres dans certains domaines : la génétique influence partiellement cela mais surtout, la relation qu’on met en place avec eux, à partir du moment où la confiance règne et qu’on encourage la collaboration plutôt que de punir les erreurs, tous sont capables d’apprendre et on s’y prendra de la même manière quelle que soit la race.
Pour conclure, retenons que nos a prioris sont la source la plus importante de disparité dans la manière de les éduquer. Si on s’en tient à ce que sont les chiens, les Bassets Hound n’auront pas la même aptitude à faire de l’agility, les huskys pas la même aptitude à faire des concours d’obéissance et les shi-tzu pas la même capacité à protéger ou diriger un troupeau… Par contre, pour la vie au quotidien, nous pouvons appliquer les mêmes règles aux uns et aux autres, nous y prendre de la même manière pour les amener à collaborer avec nous.
Colette CUENOT
Colette Cuenot, éducateur comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement canin dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cet article est paru dans l’édition du 29/09/2024.
