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Prendre un deuxième chien pour régler le problème du premier

Par Mélanie

Depuis son arrivée, Bonnie redécore l’intérieur, hurle au loup pendant les absences, détruit ses jouets, mais aussi son panier, les pieds de la table basse, le tapis de l’entrée et les chaussettes qui traînent. Ses humains l’aiment malgré tout : quand ils sont présents ou se promènent avec elle, tout va bien, elle est adorable, pleine de vie, drôle, câline… Mais après plusieurs mois à tester en vain différentes solutions pour limiter les destructions et aboiements, ils ne savent plus comment régler le souci. Mais ils viennent d’avoir une nouvelle idée : et s’ils adoptaient un deuxième chien ?

 

En ont-ils vraiment envie ? toutes ces contraintes supplémentaires à prendre en compte

Deux chiens, c’est – au moins – deux fois plus de travail : passer du temps avec chacun est nécessaire pour développer une relation forte avec le petit nouveau, et ne pas délaisser Bonnie et lui accorder à elle aussi ses moments privilégiés avec ses humains. Deux chiens, c’est aussi le double en frais vétérinaires, en nourriture, voire en pension… C’est reprendre le temps pour Clyde aussi pour lui apprendre les bonnes manières : ne pas tirer trop en laisse, apprendre à être à l’aise dans différentes situations… Et selon le gabarit des chiens, la logistique au quotidien peut aussi s’alourdir brutalement : avec 2 bouviers bernois, moins de place sur le canapé (pour les chanceux), dans la voiture, et s’ils ont tendance – par exemple – à poursuivre les chats, le risque de se transformer en drapeau lors des balades est assez présent et ravira les ostéopathes pour humains. Bref, il n’y a pas que le cas de Bonnie à prendre en compte mais bien toute une organisation familiale autour à envisager sous un autre angle.

 

Le mimétisme dans les 2 sens

Avoir un compagnon sera probablement agréable pour Bonnie. Le chien étant une espèce sociale, la majorité d’entre eux apprécient, si les présentations sont faites correctement et que les protagonistes sont équilibrés, la présence d’un congénère. Mais même si cela se passe effectivement bien entre eux, cela ne veut pas dire pour autant que l’alchimie de Bonnie et Clyde aura les effets escomptés par les humains… c’est bien souvent l’inverse d’ailleurs ! Le mimétisme se fait dans les 2 sens : Bonnie va peut être prendre des traits de Clyde et Clyde de Bonnie, mais il est probable que l’agitation de Bonnie soit contagieuse à Clyde et que les humains se retrouvent avec 2 chiens qui hurlent au loup ou détruisent eu lieu d’un seul. Ou bien, que le péché mignon de Clyde qui se révèle être de vider la poubelle de la cuisine soit aussi adopté par Bonnie, en plus des autres nuisances habituelles.

 

En conclusion, si l’adoption d’un deuxième chien a pour avantage de changer la dynamique, il est cependant rarissime que cela ait pour effet de résoudre les problèmes rencontrés avec le premier chien. Les effets sont généralement plutôt contre-productifs. Cela ne devrait pas être la raison principale de l’adoption d’un autre chien, au risque d’être déçu. C’est bien souvent une fausse bonne idée !

 

Colette CUENOT

 

Colette Cuenot, éducateur comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement canin dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cet article est paru dans l’édition du 18/02/2024.

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