Votre chien a peur des poubelles, des feux d’artifices, des voitures ou des chats ? Il souffre peut-être de phobie.
La peur survient lorsqu’un individu se sent en danger. Elle amène une réaction qui varie selon les sujets et les circonstances : fuite, immobilisation, agressivité ou autre action de communication. Cette émotion normale ne doit durer que quelques secondes sinon elle risque de se transformer en état prolongé d’angoisse et d’anxiété.
La phobie se caractérise par une attitude irrationnelle et disproportionnée de l’animal qui peut avoir des répercussions physiques (tremblements, gémissements, agitations excessives, conduites auto-centrées,…), comportementales (il refuse d’avancer ou d’entrer dans une pièce, se cache dans des endroits insolites) et biologiques (diarrhées et mictions émotives, vomissements, apparitions de pellicules sur le poil, refus de s’alimenter, et autres).
L’attitude du maître est déterminante
Le propriétaire va jouer un grand rôle dans l’évolution de son animal. C’est en lui que le chien a confiance (normalement), il est son repère sécurisant et rassurant.
La meilleure façon de se comporter est donc de garder son calme lorsque l’on observe l’inquiétude de son chien. S’il ne constate aucune réaction inhabituelle, il enregistre qu’il n’y a pas de raison de paniquer puisque son maître ne montre rien de particulier. Les peurs « légères » se résolvent alors assez facilement, notamment par la répétition des situations non anxiogènes et la neutralité des maîtres.
Des solutions selon la gravité du problème
Il n’en va pas de même pour les phobies et les peurs très sévères ou multiples. L’amélioration voire la résolution du problème ne pourra se faire qu’avec un long travail d’habituation, de désensibilisation et de contre conditionnement.
Ces méthodes varient en intensité, en répétition et en longueur, selon la gravité du problème initial, mais aussi selon les chiens, leurs profils émotionnels, le temps qu’on y consacre, l’environnement dans lequel il vit, le type de relation qu’il connait avec ses maîtres, etc.
La technique de l’habituation consiste à apprendre à un individu à réduire, voire supprimer sa réponse lorsqu’il est soumis à une certaine stimulation. L’organisme s’habitue et cesse progressivement d’y réagir.
Exemple : un chien a peur de circuler dans une rue particulièrement bruyante. On y passera plusieurs fois par jour à des moments où la sonorité est réduite et la circulation faible, sans montrer aucun signe de précipitation ou de stress ni accélérer le pas, jusqu’à ce qu’il ne montre plus de signe de panique.
En utilisant ensuite la désensibilisation, on expose l’animal, graduellement, à ce qui l’inquiète jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’agitation de sa part.
Les promenades dans la rue inquiétante se feront à des moments de plus en plus sonores, mais en procédant par paliers : il est indispensable de ne surtout pas brûler les étapes, sous peine de régresser ou d’aggraver la crainte du départ.
Le contre-conditionnement : une fois la désensibilisation effectuée, on associe l’élément inquiétant à une expérience agréable.
Avec des friandises ou son jouet préféré, on félicitera le chien tout au long du passage dans la voie « critique » : bientôt il associe le trajet à cet endroit au moment positif qui en découle pour lui.
N’hésitez pas à vous faire aider si vous vous trouvez face à une problématique de ce type. Selon les cas, il sera peut-être nécessaire de faire appel à la médication pour accompagner l’animal durant ce programme de changement de comportement, qui peut être intense et stressant pour lui.
Laurence Bruder Sergent
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