Colette Cuenot Bock, comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement canin
dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Voici l’article paru dans l’édition du 12 septembre 2021.
Ne vous est-il jamais arrivé de voir un chien dans la rue et de vous dire « celui-là, au moins, il ne tire pas en laisse », de regarder le chien du voisin vivre paisiblement avec des chats et constater au même moment que le vôtre se comporte comme une furie dès qu’il en aperçoit ?
Vous aimez votre chien mais il a des défauts : il pourrait être plus câlin, moins morfale, plus sociable… La liste de nos exigences est longue. Et c’est probablement parce que notre chien, c’est aussi une grande partie de notre image : que vous ayez choisi un chien à la carrure imposante ou au contraire un petit chien pépère, l’image que vous renvoyez à votre entourage n’est pas la même. Que vous ayez choisi un chien de race dont les parents sont primés en exposition ou à l’inverse un chien de refuge, là aussi, cela a un impact sur votre image. Et il n’est pas question de juger, mais simplement de constater que votre chien, c’est une extension de vous. C’est peut être pour cela qu’on cherche toujours à ce que notre chien soit irréprochable : il reflète qui nous sommes.
Mais tout d’abord, quand on parle de perfection, cela sous-entend qu’il existe une liste de critères et un consensus à ce sujet… or c’est une thématique qui n’a rien d’objectif. Certains estimeront que le chien parfait est celui qui est capable de les suivre pendant leur semi-marathon quotidien, d’autres préfèreront qu’il se contente d’une balade où on passe plus de temps à discuter avec les voisins qu’à marcher.
Ensuite, personne n’est parfait ni chez les animaux, ni chez les humains ! Et il est dommage de se concentrer sur les petits défauts et d’en oublier toutes les situations où votre chien excelle.
Alors lorgner les autres chiens et comparer avec le vôtre n’a pas vraiment de sens. Peut être que le chien de votre cousine n’aboie jamais, mais que son ambition ultime, dès qu’il est au jardin, est de creuser le tunnel sous le Rhin (version alsacienne du Tunnel sous la Manche – un projet encore confidentiel !), ou encore qu’il vaille mieux lui lancer une friandise que de la lui donner à la main au risque de perdre un doigt dans la manœuvre.
Il est bon de lâcher du leste de temps en temps et d’accepter tout simplement que comme nous, nos amis canins ont des imperfections, ils sont parfois moins en forme ou ont passé une nuit blanche à cause de ces moustiques qui font frétiller leurs tympans et leur chatouillent le museau. Et eux aussi se montrent bien tolérants à nos erreurs et nos humeurs ; rendons leur la pareille !
Colette CUENOT BOCK