Un déménagement, un lieu de vie inadapté, un nouvel animal… Notre chat peut ne pas, ou ne plus, être bien chez lui. Certains signes ne trompent pas.
Malpropreté, agressivité, anorexie ou boulimie, peur excessive et soudaine… Tout comportement inhabituel ou « anormal » est signe d’un mal-être chez l’animal. Lorsqu’un chat exprime ce type de comportements, sans que vous puissiez en déterminer la cause, il est préférable de l’emmener voir son vétérinaire pour vérifier qu’il n’y a pas de maladie expliquant ces changements. Souvent, les deux sont liés et la maladie n’est que la conséquence d’un mal-être. « Un environnement stressant peut favoriser l’apparition de certaines pathologies purement médicales, précise ainsi Antoine Bouvresse, vétérinaire en région parisienne. Dans un état de stress chronique, le corps va sécréter une hormone appelée cortisol. Cette production sert à l’organisme à se mobiliser face à une situation stressante, mais si celle-ci est permanente, l’organisme entre alors dans une phase dite “d’épuisement” où les effets secondaires du cortisol vont provoquer une baisse des défenses immunitaires. Les infections risquent alors de se multiplier. »
Préparer les changements
Ce fut le cas pour Ernest, un mâle castré de 4 ans, qui, à la suite d’un déménagement, a présenté une cystite chronique. « On s’en est aperçus très vite heureusement, raconte Lydia, sa maîtresse. Après de multiples examens, il n’y avait pas de cause médicale. On a donc observé ses sorties et constaté qu’il devait conquérir son espace. Il se battait, il a dû gagner chèrement sa place et cela a provoqué certainement un stress qui s’est exprimé par la cystite, nous a expliqué son véto. D’ailleurs, on a su qu’il avait trouvé un certain équilibre quand sa cystite a cessé… sans traitement ! »
Parfois, le recours à un spécialiste du comportement est nécessaire pour évaluer la ou les causes du mal-être. Car toute modification de la routine peut causer de l’anxiété ou du stress. Ce fut le cas pour le chat de Marion. « Nous n’avions pas assez préparé l’arrivée de notre bébé avec notre chatte, raconte-t-elle. Nous lui avions interdit l’accès à la future chambre du petit pendant les travaux et nous passions moins de temps avec elle. Depuis la naissance, notre minette passe beaucoup de temps à dormir, s’enfuit et se cache dès qu’elle entend le bébé pleurer… » Le cas est classique et il faut intervenir vite afin que ces comportements ne s’installent pas durablement : la rassurer, ne pas insister lors des séances de caresses, apprendre à reconnaître les signes de mise à distance, présenter le bébé à la chatte en procédant par étapes sans insister, lui permettre de se cacher et de s’isoler… Dans d’autres situations, bien souvent, un simple réaménagement de l’espace de vie du chat permet de diminuer le stress et de rétablir l’harmonie relationnelle entre l’humain et l’animal.
Par Brunilde Ract-Madoux, éthologue, consultante en comportement et formatrice chez Vox Animae