Enfant et chiens : encore des progrès à faire
Après avoir mordu son petit maître de 5 ans, Taika a été replacée la semaine dernière.
Nombreuses sont les campagnes d’informations qui circulent par tous les moyens possibles pour alerter les adultes sur les dangers des irresponsabilités dans la gestion des chiens et des enfants. Nous avons tous assisté à des comportements dangereux, tolérés voire encouragés par des parents involontairement inconscients. Des mains qui triturent les poils du gentil toutou, qui se tendent vers la gamelle du chien en train de se nourrir, des petits qui s’accrochent aux colliers pour se tenir debout ou se faire tirer sur leurs patins à roulettes…. Ce ne sont là que quelques exemples aberrants, affolants pour les personnes informées des risques éventuels.
Taîka quitte sa famille
Jacqueline m’a adressé un triste message électronique, car Taika, la chienne de ses voisins qu’elle connaissait depuis longtemps, a été abandonnée. Elle me raconte que les enfants avaient le droit de « tout faire » avec elle : la baigner de force dans la petite piscine qui trainait dans le jardin, lui lancer et lui reprendre la balle directement dans la gueule, faire du cheval sur son dos. C’est ce dernier comportement qui a été fatal à la chienne : l’âge et l’arthrose aidant, Taîka n’a pas pu supporter le poids pesant sur son dos, elle a grogné pour demander que cela s’arrête. Malheureusement son « cavalier » a persisté et la chienne a donné un coup de dent. Dans la journée sa cohabitation dans ce foyer s’est arrêtée, les liens tissés ont été coupés nets.
Ce que ressentent les chiens dans ces moments
Au-delà de l’histoire de Taïka, c’est tout un raisonnement qui est à revoir dans nos relations aux animaux. Faire preuve d’empathie, se mettre à place de l’autre, essayer de ressentir durant quelques secondes ce qu’ils vivent, nous éviterait d’adopter des attitudes négatives, de faire des conclusions hâtives et de prendre des décisions irrécupérables.
Tranquilles à rêvasser
Imaginons que nous sommes paisiblement installés dans notre fauteuil, que nous dégustons paisiblement notre repas, que nous sommes occupés avec un jeu que l’on apprécie particulièrement avec des amis ou à humer les odeurs de l’herbe fraichement coupée… et que l’on vient nous déranger. Sans doute commencerions-nous par demander l’arrêt de l’envahissement et hausserions-nous le ton en l’absence de résultat. A leurs manières et avec leurs outils de communication, les chiens nous signifient eux aussi leurs limites et leurs désirs.
Malheureusement ces comportements légitimes de demande de tranquillité ne sont pas accordés à nos meilleurs amis alors qu’ils sont parfaitement compréhensibles et légitimes.
Rappel des règles
Il ne doit pas être permis de déranger un chien, de lui faire peur, de lui faire mal, de le saisir comme d’un ballon de baudruche, ni de faire du rodéo sur lui, de le prendre pour un objet inanimé, de faire semblant de prendre sa nourriture. Il n’apprécie pas ces attitudes qui le mettent en inconfort profond et ce n’est pas parce que certains chiens très tolérants acceptent sans mot dire, qu’ils ne ressentent rien ou qu’ils apprécient les méthodes. Ils méritent tous le respect.
Prenons le temps d’apprendre à nos enfants ce qui est inacceptable, nous le leur devons, comme aux animaux que nous avons apprivoisés. En pensant à Taïka et tous les autres.
Laurence Bruder Sergent