Comportements liés aux races
Nous nous questionnons aujourd’hui sur les comportements spécifiques à certaines races de chiens.
Pascale s’agace parce que son border collie essaie de regrouper ses trois enfants lorsqu’ils sont dans le jardin, pour elle il ne les laisse pas s’amuser tranquillement. Muriel désapprouve le fait que son labrador retriever prend tout dans sa gueule, il répartit de la salive partout. Le berger allemand de Martha aboie à longueur de journée contre tous les passants qu’il aperçoit et ne laisse pas rentrer les étrangers chez elle.
Retour aux origines
Pour appréhender les raisons des comportements il est utile de revenir aux origines des races de chiens. L’humain a créé 377 races pour satisfaire ses besoins et ses désirs. Il a sélectionné des individus qui portaient certains traits intéressants pour lui et les a fait se reproduire entre eux, créant ainsi des lignées adaptées à ce qu’il recherchait.
Parfois il s’agissait d’attitudes utiles pour la chasse (rapidité dans les déplacements, compétences particulières au flairage, ténacité dans les poursuites du gibier…), la garde de ses biens (une morphologie dissuasive, un charisme inhibant les malvenus potentiels) ou la compagnie (le faciès de petits chiens tenant sur les genoux et leurs tempéraments tolérants aux contacts tactiles).
La vie d’aujourd’hui
Nos conditions de vie n’ont plus grand-chose à voir avec celles de nos ancêtres, la technologie a remplacé l’animal en soutien des personnes dans la plupart des domaines. Nos chiens se retrouvent désœuvrés et ne peuvent plus du tout réaliser les patrons moteurs pour lesquels ils avaient pourtant été créés et qui font partie de leurs instincts.
Les adaptations des chiens selon leurs environnements
Ils adoptent alors des comportements adaptatifs en fonction de leurs environnements et de ce que ces derniers leurs offrent comme opportunités.
Le border collie qui ne peut pas rassembler des moutons peut se rediriger vers les enfants mais aussi les roues des cyclistes, les chats du voisinage ou quoi que ce soit qui se déplace sous son regard aiguisé. Le labrador qui n’a pas la possibilité de chasser avec son propriétaire saisira d’autres objets que les proies initiales, les gardera en gueule, les déplacera ou les amènera à celui qui veut bien les prendre (en main ou sur ses pieds). Enfin, le berger allemand réalisera exactement ce pour quoi il a été construit : la garde.
Au grand dam de nos meilleurs amis à quatre pattes ces comportements recherchés hier sont à présent réprimés : ils sont devenus inappropriés à nos envies du moment.
Laurence Bruder Sergent
Un chapitre entier est consacré aux races de chiens dans notre formation de comportementaliste canin.