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Lutter contre les « barbaries », c’est améliorer la condition animale

Par Nicolas

Chronique sur le livre « barbaries – bien-être animal : il est urgent d’agir », de Loïc Dombreval

 

 

Le livre « Barbaries – bien-être animal, il est urgent d’agir » de Loïc Dombreval, l’ex- « député des animaux », se lit aisément, rapidement, mais provoque beaucoup de tristes émotions. Il donne des chiffres-clé sur de nombreux sujets liés aux maltraitances que nous infligeons aux animaux, pour engager des changements sociétaux et économiques indispensables à notre humanité.

 

L’engagement pour la condition animale

Son engagement pourrait remonter à ses études de vétérinaire, lorsque la médecine ne se préoccupait pas des émotions des animaux. C’est ainsi qu’il a fait ses armes chez SOS vétérinaire, avant de travailler en laboratoire pharmaceutique puis de monter son propre cabinet de conseil en santé animale. Elu local en 2014, administrateur national de la SPA durant les 3 années suivantes, il devient député en 2017. Il est alors désigné à la présidence du groupe d’étude parlementaire « protection animale » (qui existe depuis 2002), et en change le titre pour « condition animale », parce que « la protection animale a été créée initialement dans le but principal de soustraire à la vue des citadins les mauvais traitements infligés aux chevaux qui tractaient les calèches ! ».

Désormais Président du « Conseil National de la Protection Animale », Loïc Dombreval a permis, avec son groupe à l’Assemblée Nationale (dont Corinne Vignon qui poursuit ces actions), de faire avancer les débats avec la fameuse loi sur la protection animale de 2021 « visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes ». De son engagement, il a notamment écrit ce livre « Barbaries », en se positionnant dans la catégorie des « welfaristes », le camp de ceux qui prônent le droit et la science comme curseurs d’amorce à la réflexion vers l’amélioration de la vie des animaux. Il offre un point de vue constructif et consensuel, sans actions-choc (au contraire des abolitionnistes), dans le même esprit que des associations telles que LFDA (La Fondation du Droit Animal éthique et science), OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir), SIWF (Compassion In World Farming – compassion dans l’agriculture mondiale) ou Welfarm.

 

Lutter contre les maltraitances animales améliore la vie de tous

A la lecture de tous ces actes odieux perpétrés sur les animaux que nous mangeons ou utilisons pour nos loisirs, nos expérimentations et notre compagnie, on voudrait croire qu’une ère nouvelle est en marche, avec le soutien de politiques engagés ! Qu’il est dommage que nos gouvernants s’intéressent davantage aux indicateurs de l’économie traditionnelle plutôt qu’au taux de bien-être social, comme le suggère l’économiste du CNRS Romain Espinosa. Humains et animaux s’en porteraient beaucoup mieux. C’est le but de cet ouvrage, il faut ouvrir les yeux sur nos modes de consommation.

Pour commencer, l’information est connue, l’alimentation carnée est en demande forte sur tous les continents. Nous connaissons les dégâts environnementaux associés, il faut y ajouter les horreurs de l’élevage intensif avec la coupe des queues, des becs, des ongles, avec la nourriture, la luminosité et les espaces dédiés à la productivité incompatibles avec les besoins comportementaux et la sensibilité animale, entre autres. Il est aussi question de l’expérimentation animale qui touche 2 millions d’animaux chaque année, et de la chasse, ce loisir qui impacte aussi bien les animaux chassés (souvent élevés et/ou nourris dans ce but) que les animaux utilitaires comme les chiens et chevaux, exploités sans considération pour leurs besoins et motivations propres.

 

Nos animaux de compagnie subissent aussi nos égarements…

Plus près de nous, le chien de travail est encore trop souvent éduqué à la manière forte. « L’éducation positive, en utilisant la récompense (caresse, friandises, jeux, etc.) pour encourager l’installation du bon comportement, est la seule qui soit de nature à induire une relation de confiance durable entre un chien et son maître, meilleur gage d’une relation harmonieuse. »

Les chiens spécialisés, notamment ceux ayant fait du mordant, ne bénéficient pas toujours d’une retraite paisible et méritée, mais se font tuer. Au même titre que les euthanasies de convenance, Loïc Dombreval écrit que l’abandon des animaux de compagnie « mérite des sanctions sévères ».

Il reprend un rapport de l’ANSES qui énonce clairement que la classification des chiens dits dangereux « ne suffit pas pour prédire et prévenir les morsures », que « les vétérinaires sont contre depuis le début », que la loi ne fonctionne pas : il devait y avoir un observatoire des morsures canines en 2008, il a été annulé par un décret de 2011… Alors que dans 75 à 85% des cas, il est question de morsures au visage, et que les enfants sont souvent victimes.

 

Améliorer la condition animale

Depuis, quelques avancées ont vu le jour : officiellement, on ne peut adopter un chien, un chat, un lapin ou un furet qu’après avoir signé un « certificat d’engagement et de connaissances », les particuliers ne peuvent plus vendre d’animaux, et la vente en animaleries ne concerne plus les chiens et chats depuis janvier 2024.

Et si nous regardions ce qui se fait ailleurs ? La Hollande est devenu le premier pays à décréter 0 abandon en 2022, et cet axe de travail favorise une multitude d’engagements en faveur du bien-être animal ! Sont ciblés à la fois les animaux errants (identifiés, stérilisés et vaccinés), les vendeurs (l’achat se fait exclusivement chez des éleveurs où on peut espérer des animaux psychologiquement équilibrés) et les acquéreurs (taxés et sévèrement sanctionnés en cas d’abandon)…

« Barbaries » est un ouvrage utile, aussi bien pour prendre conscience de l’état actuel de la condition animale, que pour débattre et faire évoluer notre société. Chacun a un rôle à jouer.

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