Chacun a une idée sur l’âge idéal pour commencer l’éducation de son chien de compagnie.
Certains moniteurs accueillent le chiot dès ses vaccins administrés, d’autres préconisent d’attendre qu’il ait 6 mois. Du côté des propriétaires, la plupart se décident à se lancer à partir du moment où leurs seuils de tolérance ont été dépassés : l’animal tire trop sur sa laisse, ne revient pas quand on l’appelle, aboie sur les passants, agresse les autres chiens dans la rue. Il est temps pour eux d’agir.
Chacun son avis
Rappelons que l’offre d’ « éducation » est assez large, depuis la socialisation (qui apprend au chien à bien se comporter en société) en écoles de chiots ou en groupes avec des chiens de tous âges et de toutes tailles, jusqu’à l’apprentissage de la marche en laisse et du rappel, en passant par l’obéissance parfaite… voire l’attaque sur ordre.
Partant du principe que plus on commence tôt, plus on façonne durablement certains comportements, il y a des dresseurs qui n’hésitent pas à apprendre à mordre à des chiots de 2 mois et demi. Ne tenant pas compte du fait que le tempérament se construit au-fur-et-à-mesure des expériences vécues par chaque sujet tout au long de sa vie, y compris durant les moments où on le fait attaquer, il y a lieu de s’inquiéter sur les traces dans les mémoires qui s’opèreront suite à de pareils traitements. Sans compter le réel danger pour l’entourage de dresser à mordre très fort, sans prévenir et sans lâcher, ce qui est contre-nature.
Les conséquences sur le long terme
Dans ses six premiers mois de vie, le jeune chien fait des apprentissages positifs (qui seront retenus) et négatifs (il cherchera à éviter les situations similaires), ce qui participe à la construction de son profil émotionnel. Les associations bénéfiques, les jeux et les rencontres heureuses sont nécessaires à une croissance physique et psychologique stable et lui donneront confiance en l’humain.
On saisit alors qu’il est primordial de veiller aux traitements qui lui sont infligés.
Si on s’y prend pas un peu tard, pas d’inquiétude : il est facile de conditionner un chien âgé de quelques mois qui n’a jamais rien appris, alors qu’il est beaucoup plus compliqué de rattraper ce qui a été mémorisé négativement dans le cerveau d’un petit soumis à de mauvais apprentissages depuis toujours.
Il apprend depuis qu’il est né
Ce que l’on oublie lorsque l’on détermine un âge prétendu optimal de commencement de l’éducation canine, c’est que tout être vivant commence à s’instruire lorsque son équipement sensoriel est opérationnel. Pour le chiot, dès qu’il est capable d’entendre, de voir, de sentir et de se déplacer, il entame le stockage d’informations mnémotechniques. Quand il arrive dans sa nouvelle famille après avoir quitté son élevage, il a donc déjà appris des bases. Se retenir pour faire ses besoins dehors, ne pas mordiller, respecter les règles de vie avec les autres animaux et avec les humains dans son foyer sont des notions qui complèteront progressivement son bagage comportemental.
L’éducateur qui convient doit être capable de s’adapter à chaque individu : on ne fait pas faire n’importe quelle activité à n’importe quel chiot à n’importe quel âge et en procédant n’importe comment. Certains élèves sont effectivement prêts à retenir des habitudes très vite, quand d’autres sont plus lents et ont besoin de davantage de tact. L’expérience, la compétence et la réflexion avant l’action seront les gages d’une réussite à tous les niveaux.
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Laurence Bruder Sergent