Max est un chat européen de 2 ans qui a été adopté à la SPA de Mulhouse. Il vit dans un grand appartement à Riedisheim avec Marie, une jeune femme de 26 ans, infirmière.
Marie fait appel à moi en ce mois de novembre car de plus en plus, Max semble irritable, il fait même des marquages urinaires au sol en son absence. Lorsque j’arrive dans le joli appartement de ma cliente, j’aperçois directement un matou couleur crème aux grands yeux bleus, trottiner vers moi dans le couloir. Curieux, Max est resté proche de nous durant toute la consultation. Sortant de la table du séjour jusqu’au dossier du canapé, renversant un livre dans la bibliothèque et ne s’arrêtant que pour de brèves secondes, en position sphynx, queue légèrement battante. Stimulé par tous les mouvements et bruits, l’animal est alerte mais ne montre pas de signe de grande anxiété.
Marie m’explique alors que max a connu une première famille qui l’a adopté en pleine campagne, qu’il viendrait d’une portée de chat de ferme, né sur a paille sans un établi. La mère n’était pas présente et il aurait été le seul à survivre. Cette information indique directement un défaut de sevrage qui aura un impact dans la vie du chat, notamment sur son état émotionnel et sur la gestion des frustrations. Nous en parlons régulièrement dans cette chronique, le sevrage d’un chat lui apporte de solides racines qui vont améliorer (versus un chat non sevré) sa capacité à ne pas se laisser trop vite déborder par le stress, la frustration ou la peur.
De plus, marie m’explique que régulièrement, elle emmène Max au rez de chaussée, lui ouvre la porte vers le petit jardin à l’arrière de son bâtiment, et le laisse découvrir l’extérieur, jouer et prédater des insectes. Les sorties sont aléatoires, tant en termes de durées qu’en terme de fréquence. La météo et les horaires de travail de la jeune femme vont déterminer si la sortie du jour se fera ou non. Pour notre matou, il serait préférable de profiter d’un planning de sorties fixes afin de limiter les mauvaises gestions de sa frustration mais parfois, les solutions parfaites n’existent pas.
Max aura donc besoin de plus je stimulations et d’activités couplées à des supports de marquages plus nombreux dans l’appartement. Avec ces clés, nous allons pouvoir offrir à l’animal des options pour décharger ses tensions. Le but ici est de baisser le plus possible ces niveaux afin de permettre à Max d’être plus serein au quotidien. Si un stress est amené à survenir, il l’appréhendera du haut de son niveau émotionnel stable et il évitera souvent un débordement. L’important ici est l’anticipation et l’adaptation. J’explique à Marie qu’elle connait max mieux que quiconque. Elle est donc capable d’observer son attitude afin d’en déduire son état. S’il semble trop nerveux, elle peut lui proposer une sortie ou un quart d’heure de jeu afin de le détendre. L’adoption du chat étant encore récente, il est absolument impératif de laisser au moins 4 mois d’adaptation avant d’avancer sur plus de conclusions, tout en mettant en place une thérapie de confort pour démarrer dans de bonnes conditions. Bon dimanche les chamoureux !
Jessica Christ
La Petite Griffe
Jessica Christ, comportementaliste canin et félin, nous livre ses réflexions sur le comportement félin dans le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Cet article est paru dans l’édition du 12 novembre 2023.