Le pourquoi du comment
Mathilde me demande pourquoi son chien ne peut pas s’empêcher de suivre des traces de gibiers lorsqu’elle le libère en forêt. Patrice veut savoir comment empêcher son chien de se servir sur la table basse lorsqu’il y abandonne sa part de pizza.
Les propriétaires d’animaux domestiques souhaitent alternativement saisir les motivations des comportements de leurs meilleurs amis sans chercher des solutions pour les améliorer ou à l’inverse, espèrent simplement que les inconvénients se règlent sans s’intéresser à leurs origines.
Comment faire pour ?
Le questionnement de la personne qui souhaite sincèrement améliorer sa relation avec son chien sera empreint de bienveillance et d’empathie. Elle demandera « comment puis-je le rendre plus heureux ? ».
Un autre versant sera davantage orienté vers la satisfaction de l’humain, la réalité canine avec ses désirs et ses besoins passant en second plan. Cela donnera : « comment faire pour que mon chiot soit propre rapidement » ou « comment lui apprendre à ne pas poursuivre les chats du voisin » ?
Pourquoi fait-il ?
Lors d’une rencontre avec un congénère, « pourquoi il se comporte ainsi » ou « pourquoi il n’est pas plus amical » n’implique pas forcément que l’on souhaite voir la conduite changer. Idem autour de la ressource alimentaire lorsque le gardien se demande pourquoi son chien refuse la gamelle ou pourquoi il ne veut pas du nouveau jouet qui a été offert pour Pâques. L’explication suffit parfois à apaiser la curiosité, il n’y a pas toujours de volonté de changement.
Question de point de vue
Il faut reconnaître que les recherches d’éléments de compréhensions et de résolutions ne sont pas toujours considérées ensemble lorsqu’il s’agit des relations avec nos animaux. Nos pensées se concentrent évidemment sur nos points de vue d’humains, la nature canine n’étant pas aisée à intégrer de prime abord. Il nous faut faire l’effort pour nous mettre à la place de notre meilleur ami et considérer son environnement avec ses moyens de perceptions. Alors que nous considérons qu’il « fait exprès » pour nous embêter ou qu’il a mauvais caractère, il ne fait rien de plus que se comporter en être vivant et ressentant.
Pour une réécriture de nos pensées
Voici quelques suggestions pour adopter un autre angle de vue. « Pourquoi a-t-il essayé de mordre le vétérinaire » pourrait être repensé de la façon suivante : « comment faire pour qu’il n’ait plus peur de lui » ?
Pourquoi le chien grogne après le facteur deviendrait une recherche de solution : comment faire pour qu’ils sympathisent ?
Il parait que les humains apprécient de se poser de nombreuses questions, voire de couper les cheveux en quatre. Et si nos animaux en profitaient ?
Laurence Bruder Sergent