Par habitude et méconnaissance, nous sommes nombreux à ne pas respecter la réglementation fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale au sujet du bien-être canin.
Tout le monde connait les obligations de bases concernant les animaux domestiques.
Nous devons les nourrir et les abreuver suffisamment pour répondre à leurs nécessités biologiques.
Leur offrir des places confortables pour se reposer dans des températures supportables et en quantité selon leurs âges et leurs besoins.
Des visites régulières chez les vétérinaires afin de s’assurer de leurs états généraux sont aussi entrés dans nos routines.
Les contacts affectifs, paroles et caresses apaisantes sont souvent fournis par nous sans que nous le vivions comme des contraintes.
Nous en abusons même de temps en temps en oubliant qu’ils n’en ont pas envie en permanence.
Sur tous ces points nous sommes globalement en règle.
Ce n’est malheureusement pas le cas pour d’autres éléments : nous avons une marge de progression conséquente sur des critères qui ne nous viennent pas à l’esprit spontanément.
Emotions et sur-stimulations
En tant qu’êtres vivants dotés de sensibilité, ils ressentent les mêmes émotions que nous, à savoir la joie, la peur, la colère, le dégout et la surprise. Nous ne prenons cependant pas systématiquement garde aux perturbations qui déstabilisent leurs équilibres. L’emmener dans toutes nos activités n’est parfois pas une bonne idée : la fête familiale avec les cousins et leurs rejetons surexcités, les stimulations olfactives ou la foule qui déambule dans les rues ne leur plaisent pas autant qu’à nous ! Si nous rentrons chez nous heureux et comblés, ils sont parfois, au contraire, éreintés. Nous avons oublié leurs droits de rester en paix, au calme, en retrait quand l’environnement est trop stressant.
Expression impossible des comportements naturels
Il en va de même pour les stimulations quotidiennes : rares sont les chiens qui sont occupés par des jouets ou n’importe quelle activité pour les distraire. Rappelons que s’ils étaient dans la nature, ils occuperaient la quasi-totalité de leur temps à chercher de la nourriture, suivre des pistes odorantes, se prémunir des dangers, interagir entre congénères. A l’inverse, à nos côtés, ils bénéficient de nourriture fournie sans effort, et n’ont plus rien à faire de leurs journées. La plupart des chiens vivent dans un désert occupationnel, et ne peuvent pas exprimer leurs capacités innées de batifolage, recherche, exploration, flairage, course, et ainsi de suite.
Pire encore, certains ne sont même pas promenés tous les jours ! C’est là une de nos plus grandes violations du bien-être animal : nous ne leur fournissons pas la possibilité de s’aérer l’esprit, se dégourdir les pattes ni de découvrir de nouveaux lieux avec leurs sens (vue, odorat, sens tactile, audition) qui sont pourtant leurs meilleurs outils naturels.
Rencontres avec leurs congénères
Si vous vous désespérez en constatant à quel point vous pourriez faire mieux pour lui, rassurez-vous et relisez cet article : il y a forcément une ou deux idées qui vous sont venues pour proposer aujourd’hui, ici et maintenant, une activité nouvelle et agréable. Fabriquez-lui un jouet pour l’occuper (les tutoriels en ligne fourmillent d’idées à faible budget), chaussez vos baskets et emmenez-le dans un endroit nouveau pour lui permettre de renifler, s’ébattre ou creuser furieusement, trouvez-lui des copains avec lesquels folâtrer, offrez-lui un massage ou votre attention : vous vous rapprochez ainsi des meilleurs indicateurs de bonheur canin. Et cela ne coûte pas plus cher que quelques efforts et un peu de temps.
Dans notre prochain article, nous évoquerons les lois qui régentent les pratiques professionnelles sur le bien-être canin… vous aurez à nouveau des surprises !
Laurence Bruder Sergent
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